Et puis après on dirait que j’ai oublié ma casquette sur la planète aux baffes perdues, le gros malin, donc hop, demi-tour.
C’est exactement le même angle de vue sauf que le vaisseau va en sens inverse : il s’éloigne de la caméra.

Et puis après on dirait que j’ai oublié ma casquette sur la planète aux baffes perdues, le gros malin, donc hop, demi-tour.
C’est exactement le même angle de vue sauf que le vaisseau va en sens inverse : il s’éloigne de la caméra.


La mauvaise foi, appliquée au manque de confiance en soi, évite toute remise en cause et permet de contourner les problèmes très simplement lors des petites épreuves de la vie.
Voici quelques exemples classiques.
Le contexte
J’ai la réponse à cette question et personne ne semble se manifester.
Le problème
Je n’ai aucune confiance en moi et je ne vois pas en quoi je pourrais avoir raison.
La solution
En fait les autres aussi connaissent probablement la réponse, mais y a un jeu qui vient de s’improviser, là, ça consiste à rien dire parce que la question est trop facile (faut pas déconner). Et puis après tout, lever la main, ce serait manquer de respect envers tous les manchots et les estropiés de l’univers, alors un peu de dignité bordel !
Autre exemple.
Le contexte
Je me vois souvent gambader dans des champs d’avoine avec cette fille, quand j’écoute des chansons aux sonorités un peu nostalgiques.
Le problème
Je n’ai aucune confiance en moi et je ne vois pas en quoi je pourrais lui plaire.
La solution
En fait elle a probablement un copain, et si elle n’en a pas, c’est qu’elle en veut pas, logique, et d’ailleurs à ce propos, à mon avis, elle veut rentrer dans les ordres j’ai l’impression, faut vraiment qu’elle aille mal (la pauvre). Oh punaise, si toutes les filles sont aussi graves qu’elle, je suis mal barré moi !
Et un petit dernier, qui te rappellera peut-être la cantine du collège juste en face.
Le contexte
Ce type vient de me taxer mon Groumpfy au chocolat sur mon plateau-repas.
Le problème
Je n’ai aucune confiance en moi et je ne vois pas en quoi je pourrais me défendre.
La solution
En fait ça tombe bien, je sais pas comment il a fait pour deviner, mais j’avais probablement plus faim, trop fort le mec (respect). Et puis merde, moi j’ai bien des jeux piratés, c’est du vol aussi, alors quelque part je l’ai un peu mérité … la vie c’est donnant-donnant !
Hé bien j’ai reçu un mail anonyme dont j’ignore l’identité de l’auteur, et ce dernier m’informe qu’il lui arrive de loucher pour sortir de ses rêves et de ne surtout pas le répéter. Du coup, me voilà contraint à poursuivre ce blog.
Alors on dirait que j’étais encore une fois en expédition du côté de la planète aux baffes perdues à bord de mon vaisseau spatial, que je me suis un peu attardé dans le cosmos, normal quoi, et puis là je suis en route pour de nouvelles aventures. Ca te va ? Moi ça me paraît pas mal comme petit scénar.
J’ai fait la première image du story board, c’est pas dégueu regarde.

Tu vois, t’as un plan comme ça en contre-plongée, où tu vois passer le vaisseau au-dessus de la caméra, tu l’imagines accompagné d’un vieux vrombissement des familles, le truc qui laisse pas indifférent et qui impressionne pour pas cher du tout.
Oui, cette chose en bas à droite, a priori, c’est une étoile bienveillante, qui se pose là au fin fond de la galaxie, et quelque part elle rend compte de l’isolement du vaisseau en cela qu’elle apparaît, pourtant distante de centaines d’années-lumière, comme seule témoin de la scène.
Logiquement on devrait y croire.
De toute façon, j’arrêterai de bloguer tant que je n’aurai pas trouvé quelqu’un qui louche pour sortir de ses rêves.
Ok c’est parti, alors au début, mes rêves étaient souvent remplis de monstres de tous poils. C’était la grande époque où mon lit se permettait de partir en voyage sans que je l’y autorise, en m’emportant avec lui comme un bagage. Il m’emmenait alors en des lieux plutôt glauques, genre avec une ambiance malsaine, le style d’endroit peuplé d’âmes en peine. Il y avait les Tristes, des revenants aux cernes nettement marqués et aux yeux entièrement blancs d’avoir tant pleuré ; les Apeurés, des espèces de spectres terrorisés qui couraient partout en poussant de temps à autre des cris stridents, et puis alors les Courroucés, assez dangereux ceux-là, sortes de zombies survoltés et agressifs semblant en avoir après la terre entière.
Tétanisé par l’effroi qui m’envahissait à la vue du spectacle, je me réveillais souvent en louchant. Oui en fait, j’avais remarqué que loucher, dans un rêve, aussi ridicule que cela puisse paraître, avait pour conséquence de me réveiller instantanément, et quand j’étais petit je me servais de cette technique pour sortir d’un rêve qui me faisait flipper : le tout était d’y penser. Je me dis que ce réveil artificiel est peut-être dû à l’interruption du mouvement rapide des yeux caractéristique du «sommeil paradoxal» et d’ailleurs si quelqu’un en sait plus sur le sujet, merci de m’en faire part.
Enfin bon, par la suite, la puberté m’a apporté un potentiel assez intéressant en terme de créativité onirique, à savoir le romantisme fougueux, qui me conférait le pouvoir de voler de-ci de-là, arpentant les rues, traversant les avenues, léger comme une ombre, serein comme un ange. Porté par tous les vents telle une feuille d’automne un soir d’été, heureux et amoureux comme pas deux, je franchissais murs et cloisons à loisir, puis frôlais doucement une élue menue toute émue qui en perdait sa tenue, et me l’envoyais un vieux coup avant de repartir virevolter dans la brise en fête, le sourire aux lèvres, l’esprit souple et le coeur soulagé, pour continuer à prêcher la bonne nouvelle aux voisines.
Oh mais je te rassure tout de suite, le sentimentalisme enthousiaste, ça ne dure qu’un temps. A vrai dire, mes rêves, pour la plupart, étaient le reflet d’angoisses adolescentes plus que de fantasmes couillus. Il y avait ce téléphone aux touches minuscules, ces mains engourdies qui grandissaient à vue d’oeil, et mon incapacité à composer le moindre numéro. Je tentais alors une petite escapade nocturne, et en général je n’allais pas bien loin : la viscosité de l’air était telle qu’atteindre le bout de la rue sans m’écrouler d’épuisement constituait une performance – et ce crétin de lit, qui aurait pu bien m’aider pour le coup, pas moyen de le faire bouger. Moi qui naguère appréhendais les voyages forcés, je me retrouvais à lutter contre cette inertie imposée.
Bref, tout ça pour dire qu’aujourd’hui, c’est encore différent. Récemment, à plusieurs reprises, j’ai rêvé que je voulais rentrer chez moi (probablement après une escapade nocturne dorénavant maîtrisée) mais tout était fait pour m’y empêcher : réverbères soudainement éteints dans la nuit, routes barrées, déviations abominables, altération massive du paysage et du décor, jeunes obsédés volants m’indiquant délibérément la mauvaise direction, etc. C’était terrible, pas moyen de retrouver mon chemin, impossible de faire marche arrière.
Sous le poids de tant de frustration, dernièrement, j’ai craqué, j’ai vomi ma colère à la face du monde jusqu’à en être complètement vidé. Puis, abattu et déprimé, je me suis effondré par terre en fondant en larmes. C’est alors que j’ai aperçu un véhicule glissant à toute berzingue dans ma direction. J’ai commencé à détaler, mais c’était déjà trop tard, j’allais être bientôt percuté de plein fouet, par réflexe mes bras se sont regroupés devant mon visage, j’ai fermé les yeux et j’ai hurlé.
Quelques secondes plus tard, j’ai rouvert un oeil, puis deux, il y avait un lit juste devant moi. J’ai entendu une petite voix tremblante venant de sous la couette : «Bouhouhou veux pas aller chez les âmes en peine ….»
J’ai alors compris que je venais d’incarner tour à tour les monstres de mon enfance, et putain, je peux te dire que j’ai louché !