Admirez toutes ces jolies poches qui courent les rues deux par deux les beaux jours ! Voisines, jumelles, presque intimes, elles se dandinent et ondulent à tour de rôle, l’une se courbe et gonfle quand l’autre s’affaisse : il semblerait qu’elles s’échangent en cadence les politesses d’un langage simple et merveilleux. Leur balancement berce le cœur des allées et avenues et allume dans certains regards le métronome de toute une vie. Ah! les poches arrière de jeans, elles sont toujours vides et pourtant les yeux n’ont pas fini d’en découdre.