En pièces

Quand l’amour tombe en pièces, c’est une grande maison triste.

On a le moral au sous-sol, la peine à tous les étages,
les regrets au grenier qui font un carton de leurs vieux souvenirs.

Les rêves ne quittent plus la chambre à coucher,
le désir a rangé ses affaires légères dans la penderie et la raison reprend le pardessus.

En cuisine, le plan de travail est désert, l’évier se noie sous le couvert de chagrin,
et les projets se les gèlent au frigo.

Là-haut le toit enchaîne les tuiles, l’antenne n’y capte plus rien,
et l’on aperçoit en contre-bas l’hiver frapper à la porte.