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Les grands moments de solitude (1)

Moi, perso, j’ai rien contre le fait de voir une belle inconnue s’approcher de moi, un grand sourire aux lèvres et les yeux aux désirs brillants.

A la rigueur, on pourrait dire que ça fait plaisir.

En revanche, la voir ensuite passer devant moi après avoir remarqué l’écouteur d’un kit mains-libres au creux de son oreille, c’est moins drôle.

Découverte

A l’heure où les jeans-baskets laissent place aux costards-cravates, je me suis demandé, entre l’art de fabriquer des composants électriques à la COGIP et celui de faire vibrer les tympans en harmonie, lequel mérite le plus grand attachement.

J’ai regardé hier les pianos au salon de la musique, et je me suis rendu à l’évidence : la réponse était inscrite noir sur blanc sur leur clavier !

A ma grande surprise, cette révélation soudaine m’a beaucoup troublé, d’ailleurs je suis toujours perplexe. Mais bon, après tout, je pense qu’il eût été impossible de faire cette découverte sans altération à la clef.

Petite sauterie

Tu as très certainement déjà éprouvé une compassion douloureuse pour les produits alimentaires que l’on trouve dans les hypermarchés.

Contraints à rester bien sages et bien rangés, ils n’ont pas le droit de se mélanger. Les pots de Nutella demeurent avec les pots de Nutella, les tranches de jambon tuent le temps entre elles, les crêpes bretonnes ne sortent jamais de leur emballage, et les autres denrées connaissent un isolement similaire. Soit.

Malgré tout, je t’invite à sécher tes larmes, car tu ignores sans doute la vie nocturne de nos amis comestibles.

En effet, une fois les derniers clients partis et les portes verrouillées, l’heure est à la fête, au délire, et bien souvent aux excès ! Laissés sans surveillance, ainsi livrés à eux-mêmes, les aliments se lâchent et improvisent ce que je serais tenté d’appeler un véritable pique-nique.

Les pots de Nutella vont draguer les petites crêpes bretonnes en leur étalant des tartines … mais finissent au bout du compte par se faire rouler. Les tranches de jambon et les cubes de fromages s’échangent des salades, s’ordonnent mutuellement de s’occuper de leurs oignons respectifs, et finissent par s’envoyer des pains … en somme, ils font tout un plat de pas grand chose. Heureusement, les pétillantes eaux minérales sont là pour restaurer la bonne humeur avant qu’elle ne soit liquidée par une ambiance trop sèche. Comme tu peux t’en douter, certains snobs, comme les plats cuisinés, n’ont pas le sens de la fête et refusent de se mêler aux autres.

Evidemment, le matin venu, chacun reprend vite fait sa place dans les rayons du magasin. Retour au calme. Chaque chose en sa place.

Maintenant, c’est vrai, tu as raison de le souligner, tout ce beau monde devient tout triste une fois capturé dans les caddies des consommateurs. Mais pas pour très longtemps : tu imagines bien le festin d’accueil réservé aux nouveaux venus sitôt fermées les portes d’un frigo bien rempli !