Dr. Net and Mr. Cloud

En fait, Internet n’existe guère plus.

Si les app’s remplacent les sites web, on peut dire qu’Internet même s’efface au profit du Cloud, son terrible double, sa sombre progéniture.

Internet est comparable à une constellation de pavillons, de bureaux et de petits commerces, de villages aux noms qui chantent, tous reliés par de jolies routes de campagne, de larges avenues bordées de platanes, des ronds-points fleuris et des ruelles ensoleillées. Internet, qu’est-ce que c’est chouette, ce sont des fibres optiques aux couleurs chatoyantes, des gigabits de savoir qui rayonnent aux quatre coins du monde, des informaticiens dodus qui parlent en IP, des octets facétieux et de placides routeurs qui font une grande ronde autour de la Terre.

Le Cloud, en revanche, c’est comme une méchante batterie de garde-meubles qu’on trouve au bout d’une voie rapide bardée de panneaux publicitaires. C’est une sorte de Shurgard géant planté au fin fond d’une banlieue sordide où il fait nuit à 16h, une sinistre bâtisse dont les projecteurs vacillants laissent parfois paraître un chien muselé tenu par un homme sans visage. Le Cloud, oui, c’est très mal, ce sont d’énormes datacenters atomiques qui pompent du gigawatt, déboisent nos forêts et tuent les baleines, c’est un amas de barbarismes comme “règles de confidentialité” ou “respect de la vie privée”. Le Cloud, c’est un club de milliardaires en t-shirt dont les fauteuils sont faits du cuir de vos données personnelles.

Les temps ont changé

Je n’ai pas posté ces cinq dernières années car j’avais des petits soucis sur ma Freebox et le service clients était un peu long à joindre. Quoi qu’il en soit, le problème est désormais réglé (il fallait débrancher le boîtier et le rebrancher).

Du coup, l’autre jour, connexion retrouvée, premier réflexe, je lance Internet Explorer, comme tout le monde ; je butine, je butine, et là, qu’est-ce que j’apprends ?

Qu’en en 2012, on ne blogue plus sur un site perso !

Que c’est fini !

Enfin, techniquement on peut encore, mais ce serait comme passer du Radiohead, ça ne sert plus à rien !

Mince.

Je découvre que l’ère de l’URL est révolue.

Tout cela s’est terminé à peu près au moment où l’on a pu obtenir un hébergement performant et une adresse personnalisée pour un coût dérisoire. Trop de liberté, trop de marge de manœuvre, trop de possibilités, trop de prise de tête.

Aujourd’hui, on est dans l’application, dans le bouton, dans le carré, dans l’encadré, dans le délimité.

Internet s’est contracté en une poignée de logos bien connus.

Point sur le projet de migration

Attention.

Par amour des choses modernes, je vous informe que Blogarythme.net a été transposé sur un nouveau système de gestion de contenu.

Intégralement pensée, conçue, mise en place et fignolée par PatrikRoy&Cie, artisan web, cette réédition du blog original a reçu ma validation officielle par protocole IK+, comme en atteste le sceau apposé ci-dessous (sceau également appelé e-token fiabilisé de niveau 3, les connaisseurs apprécieront).

 

sprouëtch.

 

Par sens de l’aventure, cette nouvelle version du site a été entièrement bâtie, dès le départ, de sorte à ne pas résister à tout type d’attaque électrotechnique connue ou inconnue, quelle qu’elle soit et d’où quelle vienne.

De nouveaux messages de maintenance barbants seront susceptibles d’être portés à votre connaissance sur cette page : montées de version WordPress, défragmentation de la base SQL, évocations de souvenirs d’enfance, expressions d’états d’âme incertains. Je vous remercie de bien vouloir la consulter régulièrement.