Parfois, sur le chemin, si l’on est occupé à regarder par terre au lieu de contempler l’horizon, on remarque un caillou qui nous plaît, pas trop petit, pas trop gros, la forme qui va bien, alors on décide de jouer au caillou.
On le fait avancer dans sa direction à petits coups de pieds comme autant de relances à soi-même, de sorte à faire un bout de chemin ensemble.
Mais les cailloux ont de multiples facettes irrégulières, et le terrain aussi est accidenté, si bien que leurs trajectoires sont imprévisibles et parfois surprenantes. On s’accorde souvent des petits détours pour continuer à jouer au caillou.
Et puis tôt ou tard, le caillou dévie un peu trop de la trajectoire espérée, on ne sait pas si c’est à cause de ses multiples facettes ou du terrain ou de ce qu’on a mal relancé ou des autres cailloux ou quoi. Alors on laisse tomber et on relève la tête, on se dit qu’on est à la bourre et qu’on a passé l’âge de jouer au caillou … pour aujourd’hui.