Ce soir, mon caniche-espion [cf. ce vieux post] ayant pris la voiture pour quelque mission urgente, j’ai profité de son absence, comme à l’habitude, pour voir de plus près les hérissons qui rôdent dans le voisinage à la nuit tombée. Le chien les trouve en effet guère fréquentables, et s’efforce de les tenir à distance en leur hurlant après.
Quoi qu’il en soit, les hérissons sont des bêtes fort attendrissantes, au point qu’on en voudrait chez soi. Courts sur pattes, ils se déplacent pourtant à vive allure, dans une sorte de joyeux trot dandinant qui m’enthousiasme beaucoup. Un drôle de museau pointu et des petits yeux rieurs caractérisent leur frimousse, dont le spectacle m’emplit de bonne humeur. Qu’il est amusant de les voir arpenter furtivement les allées sombres, raser les murs, et se donner de brefs rendez-vous dans l’ombre pour dealer ! Perçoivent-ils un bruit menaçant ou une lumière suspecte qu’aussitôt ils se figent et se recroquevillent pour dissimuler leur précieux bien … puis retournent à leurs occupations une fois leur frayeur passée.
Les activités de ces chers animaux allaient donc bon train ce soir, entre les halos fades des réverbères ; et lorsque la 205 du caniche est revenue, c’a été comme à chaque fois : ils ont pris la poudre d’escampette, et moi, je me suis fait inspecter les chaussettes par une truffe inquisitrice.